A nos voisin.e.s, Patrick Pasanau et Delphine Maillard, qui changent d’idées politiques selon comment le vent souffle.

(Réponse au tract écrit le 29 janvier 2020 et distribué dans St-Jean-du-Gard dénonçant les violences perpétrées par les « squatteurs » à leur encontre)

Il y a 10 ans, lorsque Pat’ et Delph’ ont invité des squatteurs qui venaient de se faire expulser à venir occuper les bâtiments vides de la Borie, ça faisait très cool et c’était intéressant pour eux puisque eux-même squattaient leurs maisons de manière isolé et qu’il fallait faire rapport de force, être nombreux.ses. Ielles s’en gargarisent encore d’ailleurs, car l’étiquette « révolutionnaire » leur sied bien. Depuis, l’équipe du collectif, qui a bien changée, a pu assister au grand discours de Patrick, l’été 2017, à l’une de nos assemblée face aux menaces d’expulsions, qui avait des plans machiavéliques de résistance et qui criait bien fort qu’il ne se laisserait pas faire. Ce temps est désormais révolu, car Pat’ fait la girouette selon ses intérêts personnels.

Lorsque la mairie les mène en justice il y a deux ans de ça pour les mettre à la porte, ils décident de se défendre légalement et de se plier aux décisions étatiques. Ça commence tout doucement à pas le faire d’être pote avec les anarchistes d’à côté. Les liens s’amenuisent peu à
peu, pas de réponses à nos bonjours, beaucoup de mépris, et même des gestes violents à notre encontre ; arracher un bout d’un de nos véhicule avec le leur devant les yeux ébahis de la conductrice, gueuler sur les gens qu’ils croisent au hasard pour se passer les nerfs, nous faire part de leur désolidarisation claire fasse aux menaces d’expulsions, etc…

Ça doit pas être facile de tenir des discours anti-flics et dans le même temps porter plainte contre ses voisins squatteurs. Ni de se revendiquer « en lutte » tout en demandant au maire crasseux de droite de St-Jean-du-Gard, ainsi qu’au sous préfet du Gard et aux gendarmes de s’occuper de nous. Dans ce tract d’appel à l’aide désespéré se cachent beaucoup de falsifications de la vérité. Patrick et Delphine savent très bien que si le portail est parfois fermé ou que les inconnu.es sont questionné.es sur leur présence c’est que nous subissons des visites régulières des forces de l’ordre et que nous craignons une expulsion surprise ou des perquisitions. Lorsque nous avons cadenassé le portail nous leur avons donné le code, et nous n’avons jamais empêché de passer leurs ami.es ou famille…

Ielles dénoncent un « système tyrannique » porté par nous sur des bases de « haine », et jouent ainsi le jeu des médias et de l’état qui façonnent une image stéréotypée des squatteurs, des zadistes ou autre, dont l’idéologie ne reposerait que sur le « anti-tout » et sur le désir de violence. Leurs pauvres petits-enfants ne pourraient pas venir les visiter car ce serait trop dangereux pour eux, alors que d’autres enfants vivent au quotidien avec nous et se portent très bien, merci pour eux… C’est facile de se faire passer pour les victimes et d’agiter l’épouvantail des méchants squatteurs agressifs qui ont soif de conflit, quel témoin pourrait le nier? Il n’y en a pas, et la voix qui a le plus de crédibilité aux yeux de l’opinion publique c’est la leur, celle de la famille travailleuse et engagée face à celle des « radicalisé.es » ultraviolent.es.

Toute leur frustration et leur mépris, ça fait des années qu’on se les prend dans la gueule. Plusieurs fois on les a invité à trouver un moyen de communiquer pour éviter que la situation n’empire, mais il n’y ont jamais répondu. Et ce pour une seule raison ; ce n’est absolument pas
stratégique pour sauver leur peau devant la justice. C’est toujours le cas aujourd’hui car la mairie, non contente du résultat du procès qui leur permet d’occuper une des maisons de la Borie, les traine en cassation.

Alors cher.es voisin.es, voilà où nous en sommes, à laver notre linge sale sur la place publique. « Il m’a fait ça! » « non, c’est lui! ». Si vous aviez eu envie d’apaiser la situation il aurait juste fallu faire 100 mètres et venir discuter sur le « comment » on cohabite. Votre mépris et vos contradictions politiques ont fait effet boomerang et se sont retourné contre vous, il faut pas venir pleurnicher maintenant !