Procès La Borie, Acte II

Le 4 décembre 2018, s’est tenu, à la Cour d’appel de Nîmes, le procès en deuxième instance des habitant-e-s de La Borie.

Le rendu du délibéré est prévu pour le 7 février 2019.

En plus de la défense de Delphine MAILLARD et Patrick PASANAU, constituée – avec brio et implication – par Maître NOGAREDE, deux personnes du collectif se sont portées « intervenantes volontaires », et elles ont, elles aussi, déposé des conclusions. Cette intervention s’est faite tardivement (une semaine seulement avant la date du procès en appel), et pour cause : l’avocat avec qui nous étions en lien pour constituer la défense des habitants sur une base politique, n’a, tous simplement, plus donné de nouvelles. Cela faisait du temps que nous cherchions un avocat qui daignerait se saisir de notre affaire, et en voilà un qui avait répondu positivement, on n’y croyait plus. Mais voilà que les vacances d’été ont achevé sa motivation. À la rentrée, il faisait le mort… c’est dire à quel point les squatteur-euses et les précaires intéressent les hommes de lois. Et c’est dire aussi à quel point c’est vulnérabilisant de se défendre sur le terrain juridique quand on est « sans droit ni titre », quand on a pas d’existence sociale autre que le mépris ou la pitié qu’on suscite, quand notre travail n’est pas valorisé puisque non salarié, quand on n’a même pas de quoi s’offrir le luxe d’être opportuniste, et quand notre seule utilité est de servir de contre-exemple pour l’ensemble de la société…

Un mois avant la date de l’appel, un avocat accepte enfin de nous défendre, Maître PERICCHI, même s’il ne sera que postulant, car nous lui faisons une fleur : il n’aura pas se salir les mains en fouillant au cœur de notre histoire boueuse, nous élaborerons nous-mêmes notre défense. Heureusement que nous avons un ami juriste dans notre entourage… Merci à lui.

Nous sommes des gueux et des gueuses, et il semble que nous laisser entrer en Cour d’appel s’apparente un peu à donner de la confiture aux cochons : faut-il considérer cela comme une faveur, ou comme une erreur judiciaire grotesque ? Nous l’ignorons encore, mais qui sait… peut-être traînerons-nous nos loques jusqu’en cassation ?

Ci-dessous les conclusions déposées par la Mairie de Saint-Jean-du-Gard, celles de Delphine MAILLARD et Patrick PASANAU, et celles des deux intervenantes volontaires, Claire LIVOTI et Marie PAGET.

 

Conclusions de la Mairie de St-Jean-du-Gard

Conclusions MAILLARD-PASANAU

Conclusions LIVOTI-PAGET