En ce début d’automne, où en sont les relations entre la mairie et La Borie ?

Paru dans Marseille info autonome. Lien vers l’article original.

Le mardi 6 octobre dernier, une cinquantaine de personnes se sont réunies devant la mairie de Saint-Jean-du-Gard pour soutenir l’existence de La Borie, menacée par l’équipe municipale.

Le 1er septembre, juste après la fin de la période touristique, la mairie avait à nouveau convoqué Michel, occupant depuis 24 ans, en vue de le faire rentrer dans les clous. Quatre habitant-e-s de la Borie avait reçu-e-s alors l’injonction de faire des propositions pour dégager le maire de ses responsabilités sur le lieu.
Un mois après, six des habitant-e-s et usagères de la Borie ont présenté une proposition devant cette fameuse commission, constituée de conseillers municipaux et présidée par Me Ruas, le maire actuel. En affirmant le souhait de préserver le statu quo, ils et elles ont présenté la seule possibilité légale imaginable pour la Borie, un bail emphytéotique à redevance symbolique sur une très longue durée géré par une association en collégiale.

La proposition a eu du mal à être entendue comme telle et fut aussitôt dénigrée, bien qu’elle permette la décharge de la responsabilité pénale de la municipalité et la prise en charge collective des taxes par les occupant-e-s. Et alors, ce ne sont déjà plus des conditions suffisantes pour un accord à l’amiable, contrairement à ce qu’en disait le maire le 1er septembre. Quand ils nous somment de faire une proposition légale et qu’on en fait une, ils nous rétorquent qu’elle est irrecevable. Pour nous, bien qu’elle ait lieu main forcée à huit-clos dans un cadre qui ne saurait nous convenir, c’est pourtant la seule qui soit acceptable.

Bientôt le maire prétendra avoir tout fait pour mener à bien des négociations qui ont échoué faute à notre mauvaise volonté, et il sera obligé de nous sortir de là « par les forceps », « par l’application de la loi ». En attendant, il nie la situation quotidienne qui se vit sur le site et l’histoire du lieu et de ses occupant-e-s. Il omet complètement l’implication de la mairie dans les souffrances qu’ont connues le lieu et ses habitant-e-s depuis des années. Il provoque tant il joue le simplet, il choque tant il nie. Quelque soit le mauvais sort qu’il nous prépare à présent, ne ratons pas une occasion de jouer les apprentis sorciers nous aussi.

Rappel des derniers événements de l’année :

20 janvier : Michel reçoit, accompagné d’un voisin, la visite du maire.
Ce dernier veut louer les terres ; il fait mine de s’inquiéter de la situation de Michel.

26 janvier : Le matin, Michel est convoqué à la mairie où il est question de lui faire signer un bail. En fin d’après-midi, un camping car en panne stationnant devant l’entrée de la borie est embarqué par la fourrière.

27 janvier : Le texte « Ceci est un cri de colère autant qu’un appel à soutien » est diffusé sur le marché de ce mardi matin. Pendant 15 minutes, 20 à 30 personnes entrent dans le bureau du maire et y restent immobiles et bouches cousues, histoire au moins de signifier qu’elles existent. À partir de ce jour, une table de presse est présente chaque mardi qui suit à propos de la Borie.

Un de ces mardis, le maire profite de notre déplacement en bon nombre sur le marché pour faire visiter les lieux par un couple d’agriculteurs, potentiels acheteurs des terres.

11 février : Une lettre du maire est mise dans la boîte aux lettres. Il insiste lourdement sur l’urgence à mettre aux normes les installations, en particulier l’assainissement des eaux, l’arrivée d’eau potable (pour lui, l’eau dégueulasse de la ville de Saint-Jean est plus sécurisée que l’eau de source) et les bâtis. Il « s’inquiète » de notre précarité et nous intime de coopérer pour remédier à cette situation intolérable.

Une missive en réponse à la lettre du maire « Ne pas jeter sur la voie publique » diffusée par collage dans le bourg et de la main à la main.

1er mars : Un article à propos de la borie parait dans le Midi libre, un coup de Ruas à n’en pas douter (on y voit même une photo pour montrer comme c’était bien entretenu autrefois, mais on ne sait bien de quel autrefois parle-t-on).

10 avril : Emile Moreau (un des seuls écolos encore présent au conseil municipal, se présentant comme chef de file de l’opposition politique locale) en visite à la ferme de la borie, s’annonce médiateur de la situation, très préoccupé par notre cas et déterminé à nous faire entendre raison pour ouvrir le dialogue avec la mairie.

17 avril 17h : Réunion publique à Saint-Jean-du-Gard à l’initiative des habitantes, amies et concernés à propos de la Borie. Une soixantaine de personnes sont au rendez-vous pour échanger des points de vue et s’interroger sur la situation en dehors du huis-clos imposé par la mairie.

20 avril : Émission sur la Borie sur radio Bartas, radio locale de Florac.

1er septembre : Réunion de la commission municipale « la Borie » à laquelle est convoqué Michel, qui a décidé de se faire accompagner par 3 de ses co-habitant-e-s.

(En même temps, un nouveau sous-préfet est nommé à Alès : Olivier Delcayrou , 45 ans, né en Algérie, marié et père de trois enfants, ingénieur des travaux agricoles et du génie rural des eaux et forêts qui a notamment été secrétaire général de la préfecture de Carcassonne et
directeur de cabinet du préfet de région de Haute-Garonne et Midi-Pyrénées,…etc.).

6 octobre : « La Borie menacée, comment la défendre ? » C’est le titre du texte diffusé sur le marché et l’après-midi devant la mairie alors que quelques ami-e-s de la Borie ont accepté un rendez-vous avec la commission municipale et proposent l’idée d’un bail emphytéotique.